L'urgence climatique
Le message caché derrière les mots de Tavata
Les quatre interprètes invité.e.s ne se sont rencontré.e.s qu’une fois en studio, pendant le tournage. Chacun.e ayant eu son expérience personnelle avec le texte de Marika Karlsson et la musique de Simon Leoza. À la fin, ce sont quatre performances simultanées qui ont été captées par une caméra 360°. Racontaient-il.elle.s la même histoire ? Écoutez le documentaire ci-haut pour le savoir !
En faisant le choix d’aller à la rencontre de Tavata, vous avez pris les commandes du projet tout en essayant à votre tour de comprendre le message que cachaient les mots de la lectrice. Vous avez pu choisir, au fil de votre curiosité et de votre expérience de navigation l’une des 4 performances que souhaitiez voir, ou vous balader de performance en performance durant toute la durée de l’expérience. Si vous le réécoutez maintenant, comprendrez-vous la même histoire ?
TAVATA : Traduction en français
DÉNIS
« Il n’y a pas d’évidence statistique que le réchauffement climatique intensifie la force des ouragans, des inondations, des sécheresses ou qu’il rend ces phénomènes plus fréquents[i]. »
Je ne suis qu’un seul être humain, je ne pollue pas toute la planète quand je conduis une voiture ou m’envole vers le sud.
« Le CO2 n’est PAS de la pollution. C’est ce qui sort de votre bouche quand vous respirez et ce qui nourrit les plantes[ii]. »
« Je ne crois pas au changement climatique, c’est juste de la météo. Ça a toujours été comme ça, le temps change, il y a des tempêtes, de la pluie, et des belles journées[iii]. »
« Déjà dans les années 1970, on racontait que le dioxyde de carbone réchauffait la terre. Ce discours m’avait déjà fait rire alors[iv]. »
[i] Jyrki Kauppinen, https://yle.fi/uutiset/3-10923440
[ii] Maxime Bernier, https://www.ledevoir.com/politique/canada/539784/maxime-bernier-climatosceptique
[iii] Donald Trump, http://evene.lefigaro.fr/citation/crois-changement-climatique-toujours-temps-change-tempetes-plui-5013270.php
[iv] Jyrki Kauppinen, https://yle.fi/uutiset/3-10923440

TRANSITION
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs[i]. »
« Réchauffement climatique, déforestation, inondations, épuisement des ressources, pollutions, déchets radioactifs... : en deux siècles, la course au progrès et à la croissance a durablement altéré la planète
… L'homme a mangé la terre
… L'homme a mangé la terre[ii]. »
[i] Jacques Chirac, https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/jacques-chirac-en-2002-notre-maison-brule-et-nous-regardons-ailleurs
[ii] Lien rompu,https://www.arte.tv/fr/videos/073938-000-A/l-homme-a-mange-la-terre/

FAITS
« - On estime que 80% des catastrophes naturelles survenues entre 1990 et 2016 sont liées aux changements climatiques.
- Entre 2015 et 2020 les impacts des changements climatiques ont augmenté de plus de 20%, et ces cinq années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.
- Le nombre de personnes déplacées à cause de catastrophes naturelles a bondi de 30 % entre 2014 et 2019 (19,1 millions contre 24,8 millions).
- La moitié la plus pauvre de la population mondiale n’est responsable que de 10% des émissions de CO2, tandis que les 10% les plus riches de la planète génèrent à eux seuls 50% de ces émissions.
- Le nombre de personnes souffrant de la faim risque d’augmenter de 10 à 20% d’ici 2050 en raison des changements climatiques.
- Sans action climatique ambitieuse, 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté d’ici 2030[i]. »
[i] Oxfam, https://www.oxfamfrance.org/climat-et-energie/comprendre-les-changements-climatiques/

CONSTAT
« [Le mois dernier] En septembre 2020, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a livré un rapport profondément alarmant. Ce dernier montre que la perturbation causée par l’activité humaine est généralisée et s’intensifie. Le rapport est en effet une alerte rouge pour l’humanité.
Notre fenêtre d’opportunités pour prévenir les pires impacts climatiques se referme rapidement. Aucun territoire n’est immunisé. Feux de forêt, inondations, sécheresses et d’autres événements environnementaux extrêmes affectent chaque continent.
Les effets des changements climatiques sont particulièrement profonds lorsqu’ils se superposent à la fragilité et aux conflits passés et présents. Là où la capacité de faire face à ces catastrophes est limitée et qu’il y a une forte dépendance pour des ressources natures et écosystémiques qui diminuent sans cesse – comme l’eau et les terres fertiles –, les doléances et les tensions peuvent éclater, compliquant les efforts pour prévenir les conflits et rendre la paix durable.
L’an dernier, plus de 30 millions de personnes ont été déplacées par des désastres liés au climat. Quatre-vingt-dix pourcents de ces réfugiés viennent de pays parmi les plus vulnérables et les moins aptes à s’adapter aux effets des changements climatiques.
Les menaces sont claires et présentes. Mais, il n’est pas trop tard pour agir afin de s’assurer que les actions climatiques contribuent à la paix et à la sécurité internationales. Laissez-moi souligner trois priorités absolues pour le plan climatique.
Premièrement, nous avons besoin d’un engagement sans ambiguïté accompagné d’actions crédibles de la part de tous les pays afin de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C pour éviter les impacts les plus catastrophiques des changements climatiques.
Deuxièmement, afin d’affronter les impacts déjà impérieux des perturbations climatiques sur la vie et le gagne-pain des populations à travers le monde, nous avons besoin d’une percée en lien avec l’adaptation et la résilience. Ce besoin est urgent, comme nous le rappellent les impacts sans cesse grandissants des changements climatiques.
Troisièmement, l’adaptation climatique et le renforcement de la paix peuvent et doivent se solidifier l’un l’autre. Par exemple, en Afrique de l’Ouest et en Afrique Central, des projets transfrontaliers ont favorisé le dialogue et valorisé une gestion plus transparente des ressources naturelles en péril à titre de facteurs pour la paix.
Et, alors que les changements climatiques ont un impact sur les réserves planétaires d’eau, nous devons utiliser l’eau comme source de paix, retirant ainsi des leçons du passé.
D’un bout à l’autre de tous ces efforts, les femmes sont des agentes essentielles du changement. Ce Conseil a longtemps reconnu et cherché à renforcer le rôle des femmes dans la pérennisation de la paix. Femmes et filles font face à des risques aigus devant la menace climatique et les conflits, et leur participation et leadership significatifs apportent des résultats plus durables qui bénéficieront à plus d’individus[i]. »
[i] António Guterres, https://press.un.org/fr/2021/sgsm20926.doc.htm [extraits choisis]

CONCLUSION
« On n’est jamais trop petit pour faire une différence [...]. Vous nous avez ignorés par le passé, et vous continuerez à le faire à l’avenir. Nous sommes arrivés à court d’excuses, et nous arrivons à court de temps. Nous sommes venus ici pour vous faire savoir que le changement arrive, que cela vous plaise ou non. Le vrai pouvoir appartient au peuple.
On n’est jamais trop petit pour faire une différence.
On n’est jamais trop petit pour faire une différence.
On n’est jamais trop petit pour faire une différence.
Merci[i]. »
[i] Great Thunberg, https://jeunes.amnesty.be/IMG/pdf/te_moignage_greta_thunberg_def.pdf